Nous avons vu en détails les caractéristiques des ampoules LED, Eco-Halogène et Fluo-compacte.

En fonction des contraintes liées au luminaire utilisé et du type d’utilisation, il va falloir identifier la bonne ampoule de remplacement, parmi les technologies disponibles. Les questions à se poser sont :

1.     Quelle est la puissance à remplacer ?
Pour cela, il suffit de se référer au tableau proposé ci-dessous (les formats les plus souvent disponibles en rayon sont en caractères gras).

2.     Quelles sont les contraintes mécaniques (dimensions) ?
Les ampoules Fluo-Compactes ont notamment un encombrement bien supérieur aux ampoules traditionnelles. De plus, la partie lumineuse décalée peut produire un éclairage étrange : une lumière non centrée ou mal diffusée. Dans ce cas, l’ampoule Eco-halogène constituera le remplacement idéal de l’ampoule traditionnelle… Si ce n’est que son prix est beaucoup plus élevé.

3.     Comment est commandé l’allumage de l’ampoule ?
Si l’allumage est commandé par autre chose qu’un interrupteur mécanique ou par un relai, il faut absolument éviter les ampoules portant la mention « ne pas utiliser sur contacteur électronique » (c’est à dire probablement toutes les ampoules fluo-compactes). Si  l’allumage est fréquent, il convient de s’assurer que l’ampoule n’est pas limitée en nombre de cycles d’allumages.

Ampoule à incandescence Ampoule basse consommation
de remplacement possible
Fluo-compacte 80% LED* Eco halogène 30%
25W 5-6W possible x
35W 6-7W possible 25W
40W 7-9W possible 28W
50W 9-11W possible 35W
60W 11-12W possible 42W
75W 14-16W x 53W
100W 18-20W x 70W
150W 23-27W x 105W

Tableau de correspondance des ampoules à incandescence et basse consommation en fonction de la luminosité. En gras les modèles les plus courants. Des restrictions s’appliquent (consulter le texte).

Les économies en questions

L’économie annoncée d’énergie et donc d’argent repose avant tout sur la réduction de consommation électrique : il faut objectivement moins d’énergie pour obtenir une puissance d’éclairage similaire. Par exemple, une ampoule éco-halogène consommera 30% d’énergie en moins qu’une ampoule incandescente (soit par exemple 42W contre 60W). Une ampoule fluo-compacte consommera jusqu’à 80% d’énergie en moins qu’une ampoule incandescente (soit par exemple 20W contre 100W). Cette économie est directement corrélée à la baisse du besoin en énergie et à la réduction d’émissions de CO2 qui en découle.

Pour justifier un prix d’achat plus élevé (5 à 20 fois) qu’une ampoule à incandescence, l’argument phare est la durée de vie notablement plus longue : de 6 à 10 fois. Mais nous avons vu que le compte n’y est pas toujours : des ampoules données pour 6 à 10 ans finissent au rebus en moins de 2 ans. Ce qui pose une autre question : celle du recyclage indispensable pour ne pas polluer la nature.

Car c’est un paradoxe : sous prétexte de préserver la planète en réduisant les émissions de CO2, les ampoules de remplacement peuvent contenir des métaux polluants et représenter un coût de fabrication (donc un impact écologique) 5 à 7 fois supérieur aux ampoules classiques. Sans compter en plus une fabrication en Asie (contre une fabrication majoritairement en Europe) avec le transport très longue distance et les émissions de CO2 qui s’en suivent.

Bref, devant un bilan aussi mitigé, on est tenté de se demander « à qui tout cela profite ». Et pour répondre à cette question, il suffit de se tourner en direction des fabricants : grâce à cette directive européenne, ils ont pu augmenter leur chiffre d’affaires par un facteur de 5 à 10, et cesser de se battre sur le terrain du prix (donc des marges) en se déplaçant sur le terrain de « l’innovation » (ampoule plus compacte, couleurs plus fidèles, compatibilité avec les variateurs,…). Mais attention : si ce sont des innovations pour des ampoules « basse conso », ce ne sont pas des innovations pour les ampoules en général, puisque les ampoules « anciennes génération » (à incandescence) avaient déjà tous ces attributs.

Pour résumer : en comparaison avec les ampoules incandescentes (« anciennes génération »), les ampoules basse consommation coûtent toujours plus cher à l’achat, font parfois faire des économies sur la durée, sont souvent plus polluantes au global… avec un confort d’utilisation et une qualité lumineuse inférieurs dans la plupart des cas.

Il y a vraiment des progrès que l’on a du mal à appeler comme tel. Terminons tout de même sur une note positive : j’ai la certitude que ce progrès là devrait progresser avec le temps…

Werner KLINGER.
Ingénieur Conseil Indépendant.