Nous avons choisi la définition donnée par SpamCop.net, la principale organisation de lutte contre le SPAM par email :

Pourriel (SPAM par email) = courriel non sollicité envoyé en masse.

Tous les courriels envoyés en masse ne sont pas du pourriel. Tous les courriels publicitaires ne sont pas du pourriel. Pour être considéré comme pourriel, l’email doit à la fois être envoyé en masse et ne pas avoir été sollicité au préalable. Un courriel non sollicité est un courriel que le destinataire n’a pas accepté de recevoir (de manière implicite ou explicite). Si le destinataire a accepté de le recevoir, le courriel n’est pas un spam.

Motivation du spammeur

Une des questions que l’on me pose le plus souvent  concerne la motivation des auteurs de SPAM : « Pourquoi passent-ils leur temps à SPAMMER ?… ». Et lorsque je réponds en expliquant que des centaines de milliers d’euros de gains sont en jeu, la réaction de mon interlocuteur est systématiquement l’incrédulité !

Le calcul est pourtant simple. Prenez un taux de retour médiocre, par exemple : 0.01 % de personnes spammées qui répondent positivement à l’offre (médicaments, pornographie, jeux d’argent,…*), soit cent pour un million. Multipliez par un chiffre d’affaires raisonnable (panier virtuel moyen) de 30€ pour 1 retour. Nous obtenons pour un envoi de 100 millions d’e-mails, un chiffre d’affaires de 300.000€…

Et il s’agit bien souvent de bénéfice net, car :

– la base d’adresses e-mails collectée illégalement coûte au maximum quelques centaines d’Euros ;

– l’auteur de SPAM ne livrera pas le bien ou service qu’il a vendu dans la plupart des cas (n’ayant ni l’envie, ni le besoin de fidéliser sa clientèle).

* Médicaments, Pornographie, Jeux d’argent sont la traduction littérales des « 3P » qui correspondent historiquement à 80% des ventes sur le net : « Pills, Pornography, Poker ».

Devant l’incrédulité persistante, je vous donne quelques précisions concernant l’activité d’un spammeur américain :

En novembre 2004, Jeremy Jaynes, connu également sous le pseudonyme de « Gaven Stubberfield », a été déclaré coupable d’avoir envoyé des millions d’e-mails commerciaux non sollicités. Lors du procès, le procureur a estimé que Jeremy Jaynes avait amassé environ 24 millions de dollars grâce à ses activités illicites. Il s’agissait principalement de promouvoir des systèmes de ventes pyramidales. Le cas de Jeremy Jaynes constitue l’une des rares condamnations pour SPAM (voir article sur Zdnet).

Au fil du temps, une véritable industrie s’est constituée avec des prestataires de services de SPAM proposant leurs prestations au premier venu :

Il en coûtera moins de 400 Euros à un annonceur peu regardant pour expédier 20 millions de pourriels. Ceux qui préfèrent s’en charger eux-mêmes investiront environ 140 Euros dans un outil d’envoi, avec 5 millions d’adresses e-mails en bonus. (voir l’article sur VNUnet).

Avec ce genre de tarifs, vous serez sans doute convaincu que le SPAM ne s’arrêtera pas de lui-même.