A priori, les cryptomonnaies ont le vent en poupe : avec une valeur en croissance de +500% en 2 ans et l’adoption par des visionnaires comme Elon Musk, rien ne semble arrêter l’essor des cryptomonnaies.
Et pourtant, de plus en plus de voix s’élèvent, dont celle de Bill Gates, pour dénoncer cette « gabegie énergétique » : une simple transaction bitcoin consommerait autant d’énergie que 750’000 transactions par carte bancaire, et l’activité du bitcoin consommerait chaque année autant d’énergie que tous les datacenters de la planète, c’est-à-dire l’énergie que consomme un pays comme la Suède ou l’Argentine.
Cette tendance n’est pas près de s’inverser, car, par nature, à savoir « par conception » : d’une part, plus le temps passe, plus il faut d’énergie pour « produire » du Bitcoin ; et d’autre part, toutes les cryptomonnaies « gaspillent » de l’énergie, puisqu’il faut un grand nombre de machines qui effectuent le même calcul, alors qu’une seule machine en tire un profit. Autrement dit, toutes les autres machines ont consommé de l’énergie sans produire la moindre valeur.
En fait, de manière générale, c’est tout le principe de la « blockchain » qui est remis en question : les crypto-monnaies (Bitcoin, Ethereum, Monero…) ne constituent qu’une utilisation parmi d’autres du principe de la blockchain. En effet ce principe est décliné dans une multitude d’usages privés et publics, y compris au sein des banques.
A l’heure où le grand public se préoccupe de la « relativement faible » empreinte carbone générée par leurs mails stockés dans le cloud, il pourrait sans doute s’interroger davantage au sujet de « l’énorme » empreinte carbone de la blockchain. A titre d’exemple, les « fermes de minage » de Bitcoin sont désormais installées sur les territoires où l’énergie est la moins chère, notamment dans des pays à faibles revenus, privant parfois les habitants d’électricité.
Certains diront qu’il s’agit d’un faux débat, dans la mesure où certaines fermes de minage de Bitcoin utilisent exclusivement des énergies renouvelables, ou encore des surproductions d’énergies comme dans la province du Sichuan.
Le débat reste ouvert…
Werner KLINGER
Ingénieur Conseil Web & TIC.