Pudiquement appelé « échange de noms de domaine », ce qu’il conviendrait d’appeler « second marché » voir « foire aux noms de domaine » existe depuis le dépôt du premier nom de domaine… en 1985.
Sedo, une « place de marché des noms de domaine » a publié un bilan pour l’année 2009 de sa vision de l’évolution de la revente de noms de domaines: +3% en chiffre d’affaire par rapport à 2008 (sedo prélève un fixe + pourcentage du montant de la transaction). Ces places de marché se positionne comme « intermédiaire de confiance » entre une personne intéressée par un nom de domaine et son propriétaire: discussions anonymes, sécurité dans la livraison du nom de domaine du paiement.
Pour autant, ce type d’activité est régulièrement décriée par les professionnels du web: elle renforce l’activité de cybersquatting, qui consiste à réserver un nom de domaine s’inspirant d’une marque ou d’un site populaire dans l’espoir de le revendre (très) cher. Et en attendant, profiter des erreurs de frappe des internautes en exploitant le nom de domaine avec des publicités… souvent pour des concurrents de cette marque ou ce site.
D’ailleurs, Sedo propose lui-même ces « pages parking » aux titulaires de nom de domaine « à vendre », ainsi que tous les outils pour faciliter l’activité de ces spéculateurs du net, avec notamment des enchères publiques par thématique (voyage, fleurs, banque, …).
Au final, une entreprise qui souhaite ouvrir son site sur Internet se rend compte 8 fois sur 10 que le nom de domaine visé est déjà réservé mais non utilisé, disponible à la vente au plus offrant. Devoir payer une somme non négligeable pour acquérir un nom de domaine inutilisé est alors souvent perçu comme du racket.
Werner KLINGER
Ingénieur conseil indépendant.
Bilan sedo: http://sedo.fr/fileadmin/documents/pressdownload/EtudeMarcheSedo2009.pdf