Comme vous le savez peut-être, l’Association Française pour le Nommage Internet en Coopération (AFNIC) gère les extensions de noms de domaine de type ccTLD de la France, c’est-à-dire les extensions relatives au territoire français.

Les responsabilités de l’AFNIC couvrent l’extension .FR bien sûr, mais aussi .RE (île de la Réunion), .WF (Wallis et Futuna), .PM (Saint-Pierre et Miquelon), .YT (Mayotte) et .TF (Terres Australes et Antarctiques !).

En application de la loi du 22 mars 2011, l’AFNIC a dû assouplir pour la seconde fois ses règles d’accès à ces extensions françaises. Elles sont, depuis le 6 décembre 2011, accessibles à tout ressortissant d’Europe (particulier ou entreprise).

De notre point de vue, ceci n’est une bonne nouvelle ni pour les entreprises, ni pour les consommateurs.

Les entreprises françaises vont devoir, plus que jamais, agir en amont pour éviter le cybersquatting, autrement dit la réservation par un tiers d’un nom de domaine relatif au nom commercial ou une marque de la société. Du fait de l’éloignement géographique, les recours seront plus longs et plus coûteux.

Pour les consommateurs, c’est également une mauvaise nouvelle : ils ne pourront plus se fier à l’extension d’un nom de domaine pour déterminer qu’il s’agit d’une entreprise ayant une domiciliation en France. Il y a fort à craindre que des arnaques au rachat d’or, par exemple, vont se multiplier. Le consommateur croyant, à tord, avoir affaire à une entreprise située en France.

En conséquence de cette libéralisation :

  • Si vous êtes une entreprise, dépêchez-vous de réserver les noms de domaine en .FR (et autres extensions AFNIC) avant qu’un tiers ne les préemptent à votre encontre.
  • Si vous êtes un consommateur, il va falloir apprendre à ne faut plus faire confiance à l’extension .FR, car elle ne garantit plus que l’entreprise est située en France.

De manière générale, si l’objectif de cette libéralisation était d’augmenter le nombre de noms de domaines réservés, le résultat n’est pas au rendez-vous : à mi-journée, l’ANFIC annonçait seulement 3500 demandes de réservation, pré-réservation incluses.

En revanche, la perte de crédibilité de l’extension .FR semble, elle, bien engagée…

Werner KLINGER
Ingénieur Conseil NeoDiffusion.