Après quelques semaines d’exploitation et l’euphorie du lancement passée, il est temps de faire un point sur l’offre de téléphonie mobile de Free, qui est devenu le quatrième opérateur de téléphonie mobile de l’hexagone.

Face à la déferlante Free mobile, les opérateurs en place ont dû adapter leur offre… et surtout leurs tarifs. Les premières victimes ne sont d’ailleurs pas les opérateurs historiques, mais les opérateurs virtuels dits « MVNO ». Du côté des utilisateurs, certains regrettent amèrement de s’être emballé : la qualité de service du réseau free mobile souffre encore de quelques défauts de jeunesse.

Free est un Fournisseur d’Accès Internet (FAI) qui a pour « habitude de bousculer les habitudes » : après avoir lancé en 1999 la première offre d’accès Internet (bas débit) sans engagement et sans surtaxe ; après avoir imposé au marché français le tarif le plus bas d’Europe pour l’accès internet haut débit (29,99€) ; Free a donc lancé le 10 janvier 2012 une offre de téléphonie mobile illimitée sans engagement à 19.99€/mois. Cette offre est complétée par un forfait de 60min + 60sms pour 2€/mois.

Une offre mobile attendue

L’offre a été à la hauteur des attentes des consommateurs, puisque Free mobile aurait enregistré 2 millions de souscriptions en l’espace de quelques semaines (selon diverses sources, Free se refusant à tout commentaire). Ces nouvelles souscriptions proviennent en partie de portages de numéros existants, mais également de création de nouvelles lignes.

L’offre mobile de Free a également été à la hauteur des craintes des opérateurs historiques (Orange, SFR, Bouygues Telecom). Ceux-ci avaient d’ailleurs anticipé cette évolution inévitable du marché en créant fin 2011 des offres sans engagement, disponibles uniquement sur Internet, avec des services clients réduits : « Shosh », « Red » et « B&You ». Il leur a suffit d’adapter ces nouvelles offres (avec une baisse de 40% en moyenne tout de même) pour positionner un produit en face de l’offre Free mobile.

En pratique, cela n’a pas suffit à stopper l’hémorragie : S’il indique n’avoir perdu (en net) que 200’000 abonnés entre le 1/01 et le 15/02/2012, l’opérateur Orange a tout de même perdu plus d’un million d’abonnés au profit de la concurrence. On peut donc en déduire que Orange a acquis, probablement à prix d’or, via des actions de communications diverses et variées, environ 800’000 nouveaux abonnés sur cette même période (pour une perte nette de 200’000 abonnés). Les chiffres de pertes nettes d’abonnés données par les deux autres opérateurs (SFR et Bouygues Telecom) sont similaires, avec respectivement 200’000 et 159’000 clients perdus.

Réactions face à l’offre Free Mobile

C’est donc sans grand étonnement que l’on voit de nouvelles baisses des tarifs des offres classiques, avec, par exemple, une baisse allant jusqu’à -40% des forfaits Eden Relax de Bouygues Telecom. Pour autant, ces forfaits ont toujours un défaut majeur : un engagement de 24 mois pour bénéficier du tarif mis en avant, et ce même sans mobile.

Les consommateurs qui ne souhaitent pas tomber dans le piège d’un engagement de 24 mois mais qui ne souhaitent pas pour autant « essuyer les plâtres » des premiers pas de Free dans la téléphonie mobile (déjà 2 pannes franches en 2 mois et des soucis par intermittence non résolus), ont donc tout intérêt à regarder du côté des offres sans engagement des MVNO (opérateurs virtuels comme Virgin Mobile, Universal Mobile, La Poste Mobile, Breizh Mobile, etc)… Ou même du côté des offres « illimitées & sans engagement » des opérateurs historiques (Sosh de Orange, B&You de Bouygues Telecom, Red de SFR)… Quitte à rejoindre Free par la suite !

Werner KLINGER
Ingénieur Conseil NeoDiffusion.